Dernière mise à jour des données : 27 Février 2022

Espèce végétale

Dianthus superbus L., 1755

Oeillet magnifique, Oeillet à plumet

Cette espèce bénéficie d'un statut réglementaire ou patrimonial sur tout ou partie du territoire d'agrément du CBNBP et de la Sarthe

(, Equisetopsida)

 
Statut d'indigénat sur le territoire d'agrément : Indigène

Citation de cette fiche : R. BAJON, mai 2000. Dianthus superbus L., 1755. In Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp.

© MNHN-CBNBP  J. MORET
© MNHN-CBNBP J. MORET

Caractères diagnostiques :

Plante vivace ; à tiges souterraines rameuses ; à tiges dressées, glabres, de 10 à 40 cm, pouvant atteindre 70 cm. Feuilles longues et étroites (moins de 1 cm de large), molles, aiguës, opposées, soudées à la base et engainantes. Fleurs grandes (jusqu'à 5 ou 6 cm de diamètre), solitaires ou groupées par deux, très odorantes ; calice à 5 sépales soudés en tube étroit, fortement strié, long de 20-30 mm, avec un calicule de bractées courtes, ne dépassant pas le tiers du calice ; 5 pétales à long onglet et à limbe rose pâle ou lilacé, parfois blanc, divisé en lanière étroites jusqu'au milieu ; 10 étamines ; 5 carpelles soudés en un ovaire uniloculaire à placentation centrale, à 2 styles ; fruit = une capsule s'ouvrant à son sommet par 10 dents ; floraison et fructification estivales (juin à septembre, selon les régions).

Confusions possibles :

L'oeillet de Montpellier (Dianthus monspessulanus L.) ressemble beaucoup à l'oeillet superbe ; on les distingue, outre par le fait qu'ils n'ont pas la même écologie, par les divisions du limbe des pétales, moins profondes et moins nombreuses chez l'oeillet de Montpellier, et par les bractées du calicule, qui atteignent la moitié de la longueur du calice chez l'oeillet de Montpellier.

Caractères biologiques :

Hémicryptophyte vivace.

Aspects des populations sociabilité :

Peut être abondant dans les groupements herbacés des moyennes montagnes, mais plutôt clairsemé ailleurs.

Caractères écologiques :

L'oeillet superbe est une espèce des plaines, mais surtout des collines et des basses montagnes, jusqu'au dessus de 1500 m ; plutôt héliophile, parfois de demi-ombre, sur sols argilo-limoneux, neutres ou faiblement acides, assez humides (sans toutefois être inondés).

Habitats concernés :

Groupements de prairies ou de hautes herbes plus ou moins humides (Bromion racemosi, Molinion), mais aussi de forêts claires : hêtraies-charmaies (Carpinion), chênaies pubescentes (Quercion pubescenti-petraeae), chênaies acidiphiles (Quercion robori-petraeae) essentiellement.

Répartition géographique :

Espèce strictement eurasiatique. Présente essentiellement de l'est de la France aux Balkans et à la Russie du nord ; elle est clairsemée dans l'ouest de la France, en Scandinavie, en Allemagne du nord et en Pologne ; elle est aussi présente dans les montagnes d'Asie centrale et de Sibérie, ainsi qu'au Japon et, de façon ponctuelle, en Chine du nord. On a décrit par ailleurs trois sous-espèces voisines, l'une d'Ukraine et de Russie centrale, les autres des chaînes du nord de l'Himalaya et du sud du Japon et de Chine côtière. En France, elle n'est pas très abondante ; pratiquement absente du nord, de l'ouest et du sud-ouest et de la région méditerranéenne, on ne la rencontre que dans le nord-est et l'est, ainsi que dans le centre .

Etat des populations :

Espèce en régression en France comme un peu partout dans les plaines d'Europe de l'ouest, en particulier depuis les années 1970. Elle est d'ailleurs considérée comme éteinte dans le Bassin parisien, où elle était à la fin du 19ème siècle connue d'une demi-douzaine de stations, en particulier dans la Bassée et dans les basses vallées du sud de l'Ile-de-France.

Menaces potentielles :

Comme pour beaucoup d'espèces, les menaces sont essentiellement celles qui pèsent sur les biotopes : les zones humides sont en régression partout, à la suite de drainages ou d'abaissement des lits des rivières, etc. S'y ajoutent des problèmes de dynamique des milieux et de compétition : l'abandon des pratiques agricoles traditionnelles (pâturage extensif, coupe régulière des prairies humides) provoque la fermeture du milieu par les grands hélophytes (Joncs, Carex, entre autres), et, surtout, par les arbustes (Saules, Bouleaux, etc.), qui forment un ombrage trop important et une concurrence trop forte.

Bibliographie :

- ARNAL G., 1996. Les Plantes protégées d'Ile-de-France. Collection Parthénope - Editions Biotope, Paris. 349 p.
- BONNIER G., réédition 1990. La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier. France, Suisse, Belgique et pays voisins. 4 tomes. Editions Belin, Paris. 1401 p.
- BOURNERIAS M., ARNAL G., BOCK C., 2001. Guide des groupements végétaux de la région parisienne. Nouvelle édition illustrée. Editions Belin, Paris. 640 p.
- DANTON P., BAFFRAY M., 1995. Inventaire des plantes protégées en France. Editions Nathan et Association française pour la conservation des espèces végétales (A.F.C.E.V), Paris et Mulhouse. 294 p.
- HULTEN E., FRIES M., 1986. Atlas of North European vascular plants : north of the Tropic of Cancer. 1 atlas, 3 volumes. Koeltz Scientific Books, Königstein, Federal Republic of Germany.
- JALAS J., SUOMINEN J., 1986. Atlas florae Europaeae : distribution of vascular plants in Europe . 7. Caryophyllaceae (Silenoideae). Committee for mapping the flora of Europe - Societas biologica Fennica Vanamo, Helsinki. 229 p.
- RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1993. Flore forestière française, guide écologique illustré, tome 2 : Montagnes. Ministère de l’Agriculture et Institut pour le développement forestier, Paris. 2421 p.
- RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1993. Flore forestière française, guide écologique illustré, tome 2 : Montagnes. Ministère de l’Agriculture et Institut pour le développement forestier, Paris. 2421 p.

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