Dernière mise à jour des données : 27 Février 2022

Espèce végétale

Limodorum abortivum (L.) Sw., 1799

Limodore avorté, Limodore sans feuille

Cette espèce bénéficie d'un statut réglementaire ou patrimonial sur tout ou partie du territoire d'agrément du CBNBP et de la Sarthe

(, Equisetopsida)

 
Statut d'indigénat sur le territoire d'agrément : Indigène

Citation de cette fiche : R. BAJON, janvier 2000. Limodorum abortivum (L.) Sw., 1799. In Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp.

© MNHN-CBNBP  J. CORDIER
© MNHN-CBNBP J. CORDIER

Caractères diagnostiques :

Plante vivace, robuste (jusqu'à 70-80 cm), à rhizome court et profond ; plante pratiquement sans chlorophylle, toujours violacée ou brun-violacé, alimentée essentiellement par son champignon symbiotique (peut-être même parfois réellement parasite ?). Feuilles rudimentaires, réduites à des écailles brunâtres ou brun-violacé, engainantes, fortement veinées, dispersées sur toute la longueur de la tige. Inflorescence en grappe spiciforme cylindrique, allongée (jusqu'à 20-30 cm) et dense ; de 5 à 25 fleurs, grandes, dressées, violettes ou violacé, parfois panachées de blanc-sale ou de jaunâtre ; bractées florales semblables aux écailles de la tige, égalant ou plus courtes que les fleurs ; sépales latéraux et pétales libres, étalés ou dressés verticalement, les deux pétales dorsaux un peu plus courts ; labelle allongé (jusqu'à 25 mm), avec une partie terminale dilatée, presque cordiforme, à bords relevés et crénelés, l'intérieur blanc-crème lavé de violet ; éperon long de 12-25 mm, effilé, dirigé vers le bas, à peu près aussi long que l'ovaire, nectarifère ; floraison de mai à juillet, mais très irrégulière : les populations peuvent rester une année sans aucune fleur.

Confusions possibles :

Il n'y a guère de plante, dans la flore française, avec laquelle on puisse confondre les Limodores. On en connaît pourtant une autre espèce (ou sous-espèce ?), Limodorum trabutianum Battandier ( = L.abortivum subsp.trabutianum (Battandier) Rouy), qui est limitée, en France, aux pelouses sèches calcaires du centre-ouest (Charente-Maritime, Charente, Deux-Sèvres) et du Var ; on la différencie aisément par son éperon très court, parfois rudimentaire, et par son labelle très plan, sans partie terminale individualisée.

Caractères biologiques :

Plante vivace : géophyte à rhizome (plutôt qu'à bulbe). Floraison cléistogame fréquente, parfois même sur de très courtes tiges encore plus ou moins souterraines.

Aspects des populations sociabilité :

Le Limodore peut former des populations étendues et assez nombreuses, mais en général les plantes sont assez clairsemées.

Caractères écologiques :

Espèce plutôt thermophile et xérophile, que l'on rencontrera en pleine lumière ou à mi-ombre, sur sol calcaire et peu décalcifié, sec et filtrant ; essentiellement dans les ourlets forestiers et les forêts claires, les chênaies pubescentes ; peut s'élever jusqu'à plus de 2.000 m dans les montagnes.

Habitats concernés :

Groupements de forêts calcicoles : hêtraies méditerranéennes (Cephalanthero-Fagion), chênaies pubescentes (Quercion pubescentis), parfois pineraies sèches de montagne (Erico-Pinetalia) ; aussi dans les ourlets du Geranion sanguinei ; parfois même dans les stades de boisement du Mesobromion ou du Xerobromion.

Répartition géographique :

Espèce typiquement européenne, à répartition méditerranéo-atlantique : du Portugal et de France jusqu'à la Grèce, la Crimée et le Caucase ; sa limite nord atteint difficilement la Belgique, la Suisse, la Bohème. En France, sporadique mais présente dans de nombreuses régions ; absente ou presque d'Alsace, du Nord, de Normandie et de Bretagne, mais aussi de Gascogne et du Massif Central.

Etat des populations :

Le nombre de plantes varie considérablement d'une année à l'autre, mais l'espèce ne semble pas particulièrement en déclin.

Menaces potentielles :

Essentiellement liées à la disparition ou à l'évolution des groupements pré-forestiers calcicoles dans lesquels vit la plante ; en particulier, il est nécessaire de maintenir des stades dynamiques primaires, en particulier les pelouses et les pré-bois.

Bibliographie :

- ARNAL G., 1996. Les Plantes protégées d'Ile-de-France. Collection Parthénope - Editions Biotope, Paris. 349 p.
- BONNIER G., réédition 1990. La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier. France, Suisse, Belgique et pays voisins. 4 tomes. Editions Belin, Paris. 1401 p.
- BOURNERIAS M., ARNAL G., BOCK C., 2001. Guide des groupements végétaux de la région parisienne. Nouvelle édition illustrée. Editions Belin, Paris. 640 p.
- RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1989. Flore forestière française, guide écologique illustré, tome 1 : Plaines et collines. Ministère de l’Agriculture et Institut pour le développement forestier, Paris. 1785 p.
- STEWART J., 1992. La conservation des orchidées européennes. David Bourges.

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