Citation de cette fiche : R. BAJON,
janvier 2000. Isopyrum thalictroides L., 1753. In Muséum national
d'Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique
national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp.
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© MNHN-CBNBP G. ARNAL
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Caractères diagnostiques :
Petite plante herbacée, à tiges grêles, de 10 à 20-25 cm ; rhizome rampant, mince, portant des faisceaux de racines adventives un peu renflées.
Feuilles toutes caulinaires, biternées (= 3 fois 3 folioles), à folioles à 3 lobes plus ou moins nets (parfois entières), très glabres, minces, d'un vert clair un peu glaucescent, les supérieures plus simples, sessiles et munies de stipules membraneuses.
Fleurs peu nombreuses, petites (1 à 1,5 cm de diamètre), pédicellées, souvent solitaires à l'aisselle de petites bractées ; pentamères : 5 sépales pétaloïdes, blancs, rapidement caducs, 5 pétales très petits, beaucoup plus courts que les sépales, verdâtres, formant une sorte de cornet nectarifère à deux lèvres ; étamines nombreuses ; 1 à 3 carpelles (le plus souvent 2) ; fruits = follicules ovales, fortement comprimés, à bec droit et plus court qu'eux ; floraison au printemps (mars à mai), fructification en mai-juin ; la plante disparaît totalement dès la mi-juin.
Confusions possibles :
A l'état végétatif, l'Isopyre peut être assez facilement confondu avec une petite plante qui habite les mêmes milieux et qui présente le même cycle de vie, la Moschatelle (Adoxa moschatellina L.) ; cette dernière a cependant des folioles plus larges, plus nettement lobées ou dentées, et présente de plus un rhizome blanchâtre, très superficiel, formant comme un chapelet de cônes emboîtés. Les confusions avec d'autres genres sont plus difficiles, sauf peut-être avec les formes les plus grêles du Petit Pigamon (Thalictrum minus L.), dont les feuilles à folioles très nombreuses, vertes dessus et glauques en dessous, sont bien différentes, et qui, de plus colonise rarement les mêmes milieux.
Bien entendu, ces confusions sont pratiquement impossibles quand la plante est fleurie...
Caractères biologiques :
Hémicryptophyte vivace à rhizome.
Peu florifère certaines années, et de toutes façons à floraison peu spectaculaire, a donc tendance à passer inaperçu.
Comme beaucoup de Renonculacées, l'Isopyre contient des alcaloïdes et est donc vénéneuse.
Aspects des populations sociabilité :
Forme souvent des tapis de quelques m2, éloignés les uns des autres (mais peut-être en fait des clones ?).
Caractères écologiques :
Espèce des sous-bois frais de basse altitude (ne s'élève guère au-dessus de 800-1000 m dans les montagnes) ; écologie assez stricte : sols plutôt calcaires (pH neutre ou alcalin), frais ou humide (optimum sur mull forestier) ; ne supporte pas l'ouverture du couvert forestier.
Habitats concernés :
Forêts fraîches : hêtraies du Fagion sylvaticae, chênaies-charmaies et chênaies-frênaies du Carpinion ou du Fraxino-Carpinion ; rare dans les ourlets des Prunetalia.
Répartition géographique :
Espèce européenne, dont la répartition montre en fait deux ensembles : la France du centre et de l'ouest, avec les Pyrénées, d'une part, et d'autre part l'Europe centrale, de la Pologne aux Balkans et de l'Italie du nord à l'Ukraine, avec quelques stations isolées dans les Apennins et en Corse.
En France, elle est rare ou nulle selon les régions ; présente, surtout aux étages collinéen et montagnard, dans les montagnes : Jura et Alpes du nord, Pyrénées, Massif central ; beaucoup plus localisée en plaine : entre Paris et La Rochelle, entre Rennes et Nevers, elle n'est pas trop rare ; ailleurs elle est exceptionnelle : Lorraine, Champagne, Bassin aquitain, Languedoc ; mais elle est nulle en Bretagne, dans le Nord, dans les Alpes du sud et en Provence.
Etat des populations :
Les populations ne semblent pas en déclin, mais, du fait de leur isolement et de leur petite taille, elles sont fragiles.
Menaces potentielles :
Ce sont, comme très souvent, celles qui pèsent sur les milieux : les coupes sévères dans les hêtraies, les reboisements (surtout de résineux...), les drainages forestiers…
Bibliographie :
- ARNAL G., 1996. Les Plantes protégées d'Ile-de-France. Collection Parthénope - Editions Biotope, Paris. 349 p.
- BONNIER G., réédition 1990. La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier. France, Suisse, Belgique et pays voisins. 4 tomes. Editions Belin, Paris. 1401 p.
- DUPONT P., 1990. Atlas partiel de la flore de France. Collection Patrimoines Naturels – Volume n° 3. Muséum national d'histoire naturelle, Paris. 442 p.
- HULTEN E., FRIES M., 1986. Atlas of North European vascular plants : north of the Tropic of Cancer. 1 atlas, 3 volumes. Koeltz Scientific Books, Königstein, Federal Republic of Germany.
- JALAS J., SUOMINEN J., 1989. Atlas florae Europaeae : distribution of vascular plants in Europe . 8. Nympheaceae to Ranunculaceae. Committee for mapping the flora of Europe - Societas biologica Fennica Vanamo, Helsinki. 261 p.
- LAMBINON J., DELVOSALLE L., DUVIGNEAUD J., 1973, cinquième édition 2004. Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché du Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines. Editions du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, Meise. CXXX + 1167 p.
- RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1993. Flore forestière française, guide écologique illustré, tome 2 : Montagnes. Ministère de l’Agriculture et Institut pour le développement forestier, Paris. 2421 p.
- RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1993. Flore forestière française, guide écologique illustré, tome 2 : Montagnes. Ministère de l’Agriculture et Institut pour le développement forestier, Paris. 2421 p.
- ROUY G., FOUCAUD J., 1893. Flore de France ou description des plantes qui croissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine. Tome I. Société des Sciences Naturelles de la Charente-Inférieure. Editeur scientifique, Paris. lxvi, 264 p.
