Conservation et
Plans Nationaux d'Actions
PNA Luronium natans

 
Impression

Plan National d'Action Luronium natans

Animation nationale

Uniquement européenne, l'aire du Flûteau nageant couvre une vaste zone allant du sud de la Scandinavie au nord de l'Espagne, et de la Roumanie à l'Irlande.

En France métropolitaine, l'espèce est présente après 2000 dans 14 des 22 régions, principalement dans le centre de la France et sur sa façade ouest.

Le Flûteau nageant affectionne les étangs, les mares, les rivières et les fossés de basse et moyenne altitude et jusqu'à 1 200 m dans le Massif Central (pouvant atteindre 1 900 m dans les Pyrénées espagnoles).

Son écologie est aujourd'hui reconnue comme assez large : pièces d'eau exondées temporairement ou plus durablement, eaux stagnantes à courantes, profondeur pouvant aller jusqu'à 4 mètres, eaux oligotrophes à méso-eutrophes, voire eutrophes, acides à alcalines, fonds sablonneux à vaseux, situations ensoleillées ou plus sciaphiles, eaux très claires à plus ou moins turbides…

La situation du Luronium, au regard du nombre de populations, est assez disparate au sein des pays qui composent son aire de répartition. Cependant, la diminution de ce nombre de populations est une tendance commune sur l'ensemble de cette aire. Seul le domaine baltique possède un bilan favorable pour l'état de conservation de l'espèce, du fait du faible nombre de populations qui y sont présentes et de leur relative stabilité. Ailleurs, le bilan est jugé inadéquat pour le domaine atlantique, et mauvais pour le domaine continental. La France, qui abrite le plus grand nombre de populations, a donc une responsabilité majeure pour le maintien du Flûteau nageant à l'échelle de l'Europe, et donc à celle de son aire de répartition.

La comparaison des répartitions avant et après 2000 fait apparaître en France une forte contraction de l'aire de répartition notamment pour les populations les plus au nord et les plus à l'est du territoire, et une diminution du nombre de populations dans les bastions du centre et du centre-ouest.

La disparition des populations de Luronium résulte d'une modification de l'usage ou de la qualité des pièces d'eau abritant l'espèce. Ces modifications sont liées entre autres à des usages récréatifs nécessitant une gestion des niveaux d'eau (par exemple l'abandon des mises en assec), à leur proximité directe de zones agricoles subissant des intrants excessifs, ou encore à la conversion des usages des mares et des étangs (passage d'une pêche extensive à une pêche intensive).

Dans le cas d'une présence opportuniste de l'espèce dans des milieux plus fugaces (fossés de drainage, mares forestières, ornières de chemins ou souilles à sangliers), la menace peut provenir d'une intensification de l'activité qui a donné naissance à ce milieu (surfréquentation par les sangliers par exemple), ou à une fermeture du milieu due à l'abandon de ces mêmes pratiques. L'assainissement des chemins avec du matériau calcaire constitue aussi localement une menace.

Enfin, en milieux lotiques, les menaces sont liées à l'évolution naturelle par piégeage des sédiments, et à la substitution des hydrophytes par les hélophytes (substitution facilitée par les embâcles et la diminution des courants liées à des retenues collinaires en tête de bassin). Les pompages, l'eutrophisation ou encore la fréquentation excessive des berges pour l'abreuvage du bétail constituent d'autres menaces importantes, même si le caractère pionnier de l'espèce et sa dynamique stolonifère lui confèrent une certaine résilience face au piétinement.

Plus généralement, les caractères grêle, pionnier, héliophile et oligotrophile de l'espèce la rendent vulnérable à la fermeture du milieu et à l'eutrophisation (souvent consécutive de la fermeture des milieux).

Le Plan National d'Actions en faveur du Flûteau nageant a pour but d'enrayer cette dynamique défavorable. Il a été validé par le Conseil National de Protection de la Nature et le Ministère de l'Écologie en 2011, pour une mise en œuvre de 2012 à 2016. Il a été rédigé par le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP) et coordonné par la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Environnement et de l'Énergie d'Île-de-France (DRIEE). Il est aujourd'hui animé par le CBNBP, toujours sous la coordination de la DRIEE.

Ce Plan prévoit en tout 41 actions réparties en 5 grands objectifs : Concerter, Connaître, Chercher, Conserver et Communiquer.

Concerter : la pluralité des acteurs intervenant sur les zones humides en général impose qu'ils soient tous identifiés pour mobiliser avec précision les leviers d'action permettant une mise en œuvre facilitée des actions du PNA. Les points de blocage qui devraient émerger pendant la réalisation du PNA pourront ainsi être anticipés. La constitution d'une véritable communauté d'intérêts en faveur des zones humides, des habitats à Luronium et de ses populations est donc un préalable indispensable à l'efficience du PNA.

Connaître : les connaissances imprécises sur la répartition du Flûteau nageant ou sur les outils actuellement mobilisés pour conserver ses populations et ses habitats nécessitent la mise en place d'actions à l'échelle nationale pour parfaire cette connaissance. Avec au moins 300 populations de Flûteau nageant, des outils communs de suivi de populations, d'évaluation de l'état de conservation des populations et des habitats seront développés pour alimenter à terme la réflexion sur les populations devant bénéficier de programmes de conservation de façon prioritaire.

Chercher : l'écologie de l'espèce, la biologie de sa reproduction, ses capacités de dispersion, ainsi que les connaissances sur la génétique des populations, la typologie des habitats du Flûteau nageant et les moyens de conservation in et ex situ, sont autant de champs d'investigation que le Plan National d'Actions se doit de couvrir.

Conserver : la conservation des populations de l'espèce et de ses habitats est le but ultime du Plan National d'Actions. En attendant une hiérarchisation des priorités de conservation, toutes les opportunités locales doivent être saisies pour conserver ou restaurer populations et habitats en mauvais état de conservation. Les cas suivants pourront être jugés comme prioritaires :

  • Les populations en limite d'aire de répartition : on cherchera à éviter une contraction plus importante de l'aire française de répartition de l'espèce.
  • Les populations qui, par leur surface, leur stabilité, leur fonctionnalité et leur densité, assurent un rôle de populations sources dans un contexte local.
  • Quand le contexte est favorable, et de façon non prioritaire, le PNA Luronium pourra s'attacher à :
  • Étendre l'aire de répartition de l'espèce par une gestion ad hoc de sites jugés favorables et une introduction volontaire.
  • Expérimenter des introductions dans des habitats de substitution, pour pallier localement une raréfaction irréversible des habitats préférentiels du Luronium.
  • Communiquer : le PNA Luronium inclut la promotion de l'éducation, la communication et le maintien d'un niveau d'alerte sur le statut et les besoins de l'espèce. De plus, l'existence d'initiatives internationales est l'occasion de valoriser l'initiative française des PNA et de mettre en place une coopération internationale en faveur du Luronium et de ses habitats. Enfin, la mutualisation des données issues du Plan est indispensable à son évaluation et à son évolution.
  • Guides techniques, documents de vulgarisation, plate-forme Internet dédiée, séminaires font partie des outils qui seront utilisés pour communiquer, sensibiliser et faire connaître.

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