Dernière mise à jour des données : 27 Février 2022

Espèce végétale

Sorbus latifolia (Lam.) Pers., 1806

Alisier de Fontainebleau, Élorsier

Cette espèce bénéficie d'un statut réglementaire ou patrimonial sur tout ou partie du territoire d'agrément du CBNBP et de la Sarthe

(, Equisetopsida)

 
Statut d'indigénat sur le territoire d'agrément : Indigène

Citation de cette fiche : R. BAJON, janvier 2000. Sorbus latifolia (Lam.) Pers., 1806. In Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp.

© MNHN-CBNBP  G. ARNAL
© MNHN-CBNBP G. ARNAL

Caractères diagnostiques :

Arbre ou arbuste de 3 à 15 mètres, caducifolié ; écorce grise, lisse, devenant brunâtre et plus rugueuse avec l'âge, à odeur assez désagréable quand on la froisse ; peut être longévif et atteindre une taille respectable (jusqu'à près de 1,50 m de circonférence pour les très vieux sujets). Feuilles alternes, pétiolées, largement elliptiques (7-15 cm de long sur 6-12 de large) ; un peu coriaces, presque glabres en dessus mais couvertes d'une pubescence vert-grisâtre, cotonneuse, sur la face inférieure ; presque tronquées à la base, à bords découpés en lobes aigus, dentés, de taille décroissante vers le sommet, et séparés par des sinus très ouverts et peu profonds ; 5-10 paires de nervures fortement imprimées sur la face. Fleurs petites (1,5 à 2 cm de diamètre), blanches, en corymbes composés et longuement pédonculés ; 5 sépales petits et étroits ; 5 pétales blancs, entiers, arrondis, étalés, velus à leur base ; étamines nombreuses ; ovaire infère, biloculaire, à 2 carpelles soudés et 2 styles ; fruit peu charnu, subglobuleux, de 1 à 1,5 cm de diamètre, brun-jaunâtre ou brun-rougeâtre, farineux ou verruqueux, presque blets à maturité ; floraison en mai-juin, fructification en fin d'été, ou en automne.

Confusions possibles :

L'Alisier de Fontainebleau présente des caractères tout à fait intermédiaires entre l'Alisier blanc, Sorbus aria, et l'Alisier torminal, Sorbus torminalis : par exemple, la forme des feuilles rappelle celles de S.torminalis, mais leur pubescence celles de S.aria ; en fait, on pense que S.latifolia est né de l'hybridation, sans doute depuis longtemps, entre les deux espèces, et qu'il est maintenant complètement fixé. Cependant, de nouveaux hybrides, présentant eux aussi des caractères intermédiaires, peuvent se former à tout moment ; ils sont plus rares, très instables, mais peuvent être confondus, surtout lorsqu'ils sont jeunes, avec S.latifolia. Un certain nombre des localités citées de S.latifolia seraient donc peut-être à rapporter à ces hybrides.

Caractères biologiques :

Phanérophyte. Malgré son origine probablement hybride, l'Alisier de Fontainebleau fleurit et fructifie normalement, et peut être reproduit par semis.

Aspects des populations sociabilité :

Essence rare et disséminée dans les massifs forestiers.

Caractères écologiques :

Espèce plutôt héliophile et xérophiles, des sols neutres ou légèrement acides, sur mull carbonaté ou mésotrophe ; ne s'élève pas en altitude ; optimum dans les bois clairs, les lisières forestières, sur les coteaux et les rebords des plateaux calcaires couverts d'argiles caillouteuses de décarbonatation.

Habitats concernés :

Surtout chênaies pubescentes (Quercion pubescenti-petraeae) ; mais aussi dans les chênaies et les chênaies-hêtraies sèches du Quercion robori-petraeae ou du Carpinion, parfois même dans les ourlets du Berberidion.

Répartition géographique :

Espèce endémique de l'ouest de l'Europe, essentiellement de l'Allemagne du sud et du sud de la Belgique à l'Espagne et au Portugal (disséminée et rare dans le nord, surtout Pyrénées et monts Cantabriques !). En France, rare et disséminée également, de l'Alsace et de la Lorraine jusqu'au Berry et la Bourgogne ; semble pourtant encore assez présente dans les forêts du sud du Bassin parisien (Gâtinais, sud de la Brie, Fontainebleau, etc.).

Etat des populations :

Les populations ne sont pas menacées en tant que telles, mais la rareté des individus les rend fragiles.

Menaces potentielles :

Aucune menace particulière, si ce n'est la trop grande fermeture des milieux lorsque les arbres sont jeunes. Par ailleurs, les alisiers étant dans leur ensemble des bois nobles (bois durs, denses, homogènes, recherchés en tournerie), ils sont plutôt favorisés par les forestiers dans les grandes forêts domaniales.

Bibliographie :

- ARNAL G., 1996. Les Plantes protégées d'Ile-de-France. Collection Parthénope - Editions Biotope, Paris. 349 p.
- BONNIER G., réédition 1990. La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier. France, Suisse, Belgique et pays voisins. 4 tomes. Editions Belin, Paris. 1401 p.
- BOURNERIAS M., ARNAL G., BOCK C., 2001. Guide des groupements végétaux de la région parisienne. Nouvelle édition illustrée. Editions Belin, Paris. 640 p.
- DANTON P., BAFFRAY M., 1995. Inventaire des plantes protégées en France. Editions Nathan et Association française pour la conservation des espèces végétales (A.F.C.E.V), Paris et Mulhouse. 294 p.
- LAMBINON J., DELVOSALLE L., DUVIGNEAUD J., 1973, cinquième édition 2004. Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché du Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines. Editions du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, Meise. CXXX + 1167 p.
- RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1993. Flore forestière française, guide écologique illustré, tome 2 : Montagnes. Ministère de l’Agriculture et Institut pour le développement forestier, Paris. 2421 p.
- ROUY G., FOUCAUD J., 1895. Flore de France ou description des plantes qui croissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine. Tome II. Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, Paris. xi, 349 p.

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